vendredi 6 juin 2008

UPFing'08 : Etonnant, non ? (conclusion)

Geneviève Laroque, présidente de la fondation nationale de gérontologie (FNG).
Nous autres modernes, nous savons que nous voyons plus loin, parce que nous sommes juchés sur les épaules des anciens. Les jeunes générations en savent plus que les générations qui les ont précédés, car c’est sur les connaissances précédentes qu’ils construisent les leurs, y compris lorsqu’elles semblent révolutionnaires.
On a beaucoup parlé de seniors, mais de quoi parle-t-on ? Si on part de 50 ans, nous sommes proches de la moitié de la vie. Il y a autant de différence entre 50 et 80 qu’entre 30 et 50. On parle de gens très différents en fait.

Il est important de souligner l’évolutivité de l’avance en âge. On change entre 50 et 80 et tout le long du vieillissement. Mais en même temps, on constate une étrangeté respective des générations les unes en face des autres. Nous sommes dans une propension naturelle à nous rallier aux "générations du milieu". On a tendance à gérer tout le monde par rapport à elle, comme si être cet être moyen (un homme de 35 à 40 ans, CSP +, 1,75 m....) était la "norme". Or, il est devenu de plus en plus minoritaire... Nous avons travaillé pendant 2 jours sur une société pour tous qui existe peu dans nos représentations.

Si nous avons bien travaillé, c’est parce que nous avons un peu vieillit en se rendant compte qu’on pouvait apprendre des plus vieux, et un peu grandit car on s’est rendu compte qu’on pouvait apprendre des plus jeunes.

Ne confondons pas vieillissement et maladie, les affaiblissements légers de l’avancée en âge et la maladie. On a enfin beaucoup entendu un fantasme d’immortalité, qu’on a beaucoup combattu, car on a oublié le fantasme de Titon, un humain qui a épousé une déesse, qui a vieillit sans mourir, alors que sa compagne ne vieillissait pas.

Les TIC sont-ils une obligation ou un désir, à un "certain âge" ? A-t-on envie d’utiliser des techniques nouvelles ou veut-on rester sur les techniques nouvelles de quand on était un jeune adulte ? On digère bien les techniques nouvelles qui étaient les nôtres, mais on a du mal à appréhender les techniques qui surviennent lorsqu’on est un vieillissant en cours de sénescence. La pression sociale nous oblige-t-elle ? Se les approprie-t-on vraiment ou reste-t-on dans un "plaqué qui se décolle" ? Ou est-ce qu’on s’approprie et qu’on constate que cela nous sert et qu’on en a envie ?

Ne tranchons pas, mais pour que ce soit vraiment approprié, faut-il spécifier des adaptations des techniques pour une génération ou pas ? Le "design for all" n’exclut aucune population. "La facilitation d’usage la plus grande" est à contre-courant de tout ce qu’on voit autour de nous. Voilà quelque chose d’intéressant qui correspond aux deux utilités des TIC : répondre à la curiosité du petit d’homme que l’on conserve jusqu’à sa mort et répondre à la loi du moindre effort, c’est-à-dire la recherche du meilleur chemin pour aller d’un point à un autre, qui n’est pas toujours la ligne droite. Peut-être qu’avec ces deux règles, on arrivera à mieux intéresser les plus âgés aux technologies.

L’expérience est une lanterne attaché dans le dos qui éclaire le chemin parcouru dit un proverbe chinois. Si les vieux doivent transmettre, qu’est-ce que les jeunes vont nous apporter ? Nous devons nous donner réciproquement. C'est le seul moyen de ranimer l’affectif de nos échanges. Ne pas désécher la technique et la technologie sans assécher le lait de la tendresse humaine.

Philippe Lemoine, président de Laser et de la Fing
Par rapport à ce que fait la Fing, l’équilibre entre la technologie et la société n’est pas le même que d’habitude dans ce programme. Dans plus longue la vie, la technologie n’est pas explicitement là.
On a une entrée plus large que celle des sciences sociales pour baliser notre sujet.

Dans l’origine du programme, il y a une grande idée, comme celle de refuser les angles fermés comme habitat et santé : il faut stimuler l’ouverture. On a refusé "Vivre autonome chez soi jusqu’à..." : quel âge ?
Plus longue la vie suppose qu’il y a une valeur au temps, à la longueur de la vie. Sinon, nous admettrions tous qu’il n’y a rien de mieux que le + : "travailler plus pour gagner plus"...

Dans les sciences sociales, il y a une notion peut-être plus robuste que d’autre : celle des âges de la vie, par rapport notamment à la génération, ce qui sépare l’âge de la vie d’un père de celle de son fils. Mais cela ne colle plus tellement, tant et si bien que cela à pris un sens d’expérience historique, comme la génération 68. La génération X est celle qui n’a pas d’expérience historique particulière. On parlait aussi de classe d’âge, mais pourquoi 10 ans d’espace d’âge serait-il plus pertinent que d’autres. La segmentation de la vie d’un d’un jeu est de 2 à 3 ans seulement. Les âges de la vie me paraissent plus solides. Sophocle décrit 3 grands âges. Depuis plusieurs dizaines d’années, est apparu le 4e âge. Le terme de senior est un terme de transition entre le raisonnement entre 3 ou 4 grands âges.

Un autre terme me semble important, celui de "conflit de génération". Le transgénérationnel, le lien intergénérationnel nait du conflit. Quand on me désigne comme un senior, je trouve cela assez agressif. Mais c’est la réplique de notre propre agressivité de babyboomers. Une génération nombreuse qui a reforgé la jeunesse autour d’elle. Pour les babyboomers, les jeunes c’est tellement eux que qu’est-ce que les autres apportent ? La génération Y, des moins de 25 ans, des digital natives, que les démographes américains appellent "echoers", ceux qui font échos à la génération des babyboomers. Un moyen de se reprojeter, d’une manière un peu scandaleuse, dans les plus jeunes. Du conflit de génération, il y en a de très aigus, et c’est peut-être aussi comme cela aussi qu’il faut lire l’apport que souhaite faire la Fing à ce programme, par rapport à ma génération.

On accorde de plus en plus d’importance dans la famille aux liens entre les âges différents car les fratries se réduisent. On préfère s’enfermer dans nos problèmes oedipiens que dans la transversalité. Mais il y a des questions de fonds : on côtoie Big Brother partout. La question du pouvoir est central. Il y a une acceptabilité sur le pouvoir sur les plus faibles (petits enfants, handicapés, personnes âgés), dans nos sociétés de contrôle. De même, la différence homme-femme est certainement centrale. On n’a pas la même écoute entre hommes et femmes. Dans les fratries, il est rare que les frères se mobilisent autant que les soeurs dans les problèmes avec les enfants. S’il y avait un sens fort à donner à ce programme, c’est de se poser la question de l’homme et de la femme. On parle de la féminisation tâches des hommes dans leur rapport aux enfants, mais pas encore dans le rapport aux personnes âgés.

Une dame : il faut renverser la dynamique. Ce n’est pas comment les jeunes vont aider les vieux, mais comment les vieux vont aider les jeunes dont il faut parler. Comment on va arriver dans ce siècle qui s’annonce violent, à inverser la tendance. Besoin de simplicité : passer de réussir dans la vie à réussir sa vie.

Une autre dame de l’association Old Up : tous les vieux ne sont pas grabataires... Le vieillissement c’est la vie, la maladie, c’est autre chose.

Lemoine. Je ne veux surtout pas catégorisé quiconque. Mais je suis surpris de voir tout le monde aussi gentil. Autant le respect est une chose, mais la société est d’abord et avant tout violente. Et il ne faut pas l’oublier.

UPFing'08 : Le programme d'action « Plus longue la vie »: que voulons nous accomplir ensemble?

Ce débat, animé par Daniel Kaplan, Carole Anne Rivière, Amandine Brugière et Cristelle Ghekière, a pour objectif d'élaborer les synthèses issues des discussions lors de ces deux journées de l'Upfing.
En introduction, Daniel Kaplan a expliqué que nous vivons deux transformations inédites qui ont beaucoup de points communs: on vit en numérique et on vit plus vieux. Mais jusqu'ici le sujet a toujours été traité sous l'angle de la santé et de la dépendance, sujets certes très importants, mais qui ne sauraient constituer la totalité de la problématique.
Les premiers pas du projet "Plus longue la vie" consistent à créer une culture commune entre les acteurs concernés par le vieillissement et ceux qui sont investis dans le numérique. Il faudra ensuite faire émerger des projets, des concepts, etc. Parfois, on ira jusqu'à incuber certains projets collectifs ou des expérimentations.
A la fin, une sorte de "Livre blanc" sera produit sur les enjeux croisés du numérique et de l'allongement de la durée de vie et le message sera diffusé le plus largement possible.

Daniel Kaplan propose ensuite une synthèse des premiers enseignements de l'Université de Printemps.
1) La 1ère clé est le rapport actif-tranquille : il s'agit de comprendre les mécanismes de la déprise ou les changements de prise, toujours découvrir et apprendre...
2) La seconde pourrait se résumer par la formule : "méfions-nous de notre sollicitude !". Il s'agit de ne pas chercher à tout simplifier, formaliser, réguler, etc. à tout prix.
3) la co-construction. Par ce terme, il s'agit bien sûr de porter attention à ce que les acteurs s'écoutent et travaillent ensemble, mais aussi, de se mettre dans une forme de "logique 2.0", d'innovation continue, en beta permanente, co-construite et re-construite en permanence.
4) Le 4ème apport phare de cette Université concerne l'autonomie dans la relation : on passe du domicile au quartier, de la mobilité à la motilité (selon le terme de href="http://personnes.epfl.ch/vincent.kaufmann">Vincent Kaufmann qui décrit décrit le potentiel de mobilité, autrement dit avoir la possibilité de bouger ou d'agir).
l'élaboration d'espaces communs, de tampon,
5) Les vraies fractures. Les fractures sociales existent chez les personnes âgées et la fracture numérique apparaît comme un symptôme à l'intérieur de ces fractures. A ce sujet, on sent bien que l'entrée "fracture numérique" pensée en termes de taux d'équipement n'est pas fertile.
Enfin, sur un certain nombres de sujets, les seniors peuvent apparaître comme des pionniers.

Sur le fond, sur un thème aussi sociétal que "Plus longue la vie", un des enjeux du programme sera d'osciller entre deux tensions, qui sont autant d'imaginaires dans le numérique.
Dans le premier cas, le numérique cherche à rendre efficace. C'est le paradigme de l'optimisation et de l'automatisation, une vision macro gouvernée par la notion d"ardente obligation", de l'urgence, du "grand plan", etc. en face, il y a le paradigme de l'automatisation ou de la relation: de petits usages qui améliorent notre quotidien. c'est la logique des "appropriations", des 'petits riens" qui font notre quotidien, qui sera bien sûr privilégiée par le programme "plus longue la vie".

Carole Anne Rivière présente ensuite les pistes d'explorations possibles pour le programme.
Deux questions traversent l'ensemble de la problématique: les pratiques numériques et la relation à l'innovation des aînés. L'autre question est celle de l'existence d'un "marché" spécifique pour les seniors.
1) Le premier thème qui s'impose est le Temps: qu'est ce qu'un senior, qu'est ce que le vieillissement? qu'est ce que le temps de travail, le temps social, etc .

2) Le travail, l'activité. Qu'est ce qu'un senior actif. Est de l'emploi, cela va-t-il au delà?

3) Le territoire: créer des espaces pour les aînés, etc.

4) Le quotidien l'habitat: le domicile doit être une fenêtre sur le monde, on ne doit pas y être enfermé.

5) le lien intergénérationnel.

6) L'autonomie et l'éthique. en effet, l'augmentation de la vie peut renforcer une fragilité. Il importe de réfléchir au rapport au système de santé, aux injonctions de la société, etc.

Ces différents problèmes seront traités dans des ateliers, le premier, "Le Temps" se tiendra le 2" juin 2008. Bien entendu, les collaborations sont les bienvenues!

UPFing'08 : Administration, entreprises, territoires face au vieillissement

Comment les organisations appréhendent la problématique du vieillissement de leur personnel et de leurs clients ou usagers ? En quoi les technologies peuvent être des solutions pour faire du transfert de connaissance, maintenir des sociabilités ?

L’emploi des seniors dans les entreprises
Nicole Turbé-Suetens, de Distance Expert évoque le projet européen eSangathan sur comment les technologies peuvent jouer un rôle dans le maintien ou le retour des seniors sur le marché du travail. Le projet s’est concentré sur des travailleurs du savoir de plus de 50 ans autour du travail collaboratif. Le projet a travaillé sur le retour à l’emploi dans une région pilote autour d’Öresund entre la Suède et le Danemark, et sur le maintien à l’emploi de Mahindra & Mahindra en Inde, où existait une structure valorisant des experts retraités.

La France à l’un des taux d’emploi des seniors les plus bas de l’Europe : seulement 30 % des 55-64 ans sont en activités aujourd’hui. L’espoir du projet est d’améliorer le confort de travail des seniors actifs et même de les augmenter.

Le pilote d’Öresund a travaillé sur quelques 25 personnes de 55 à 65 ans et nécessitait que les gens acceptent l’idée des technologies et du travail collaboratif. On leur a fait identifier leurs thèmes de travail pour développer des projets personnels pour créer des activités ou rechercher un emploi avec un atout supplémentaire, celui d’avoir été formé aux technologies collaboratives.

Le pilote de Mahindra & Mahindra a recruté 10 retraités experts pour qu’ils continuent à travailler avec tous les secteurs d’activité du groupe.

Faut-il développer des technologies spécifiquement pour les plus âgés ? Tout le projet a démontré que ce n’était pas le cas, que quelques adaptations pouvaient être suffisantes pour le confort du senior.

Pour l’Inde, la démarche est institutionnalisée à l’intérieur du groupe, avec une offre pour les personnels volontaires qui partent à la retraite. Pour le pilote d’Öresund, chaque individu est une identité et le prolongement du projet risque d’être plus aléatoire, même si on reste solidaire avec les participants et que nous allons continuer à les accompagner.

Des TIC dans les services à la personne ?
Dominique Blanc, ERIC, directrice d’Initiatives emplois de la ville de Cannet a présenté le projet Sapiens (Services à la personne, initiatives et engagement numériques solidaires).

Le premier pari du projet était de mêler TIC et insertion, mais il n’est pas facile de croiser les personnes dites en insertion et les TIC. Les TIC peuvent-elles être "hypotechnologiques" ?

Nous avons mis en place une formation pour des personnes qui n’avaient jamais touché des ordinateurs et qui allaient chez des personnes âgées qui n’en avaient jamais vu non plus. Nous nous sommes inscrits dans une pensée des services à la personne qui s'inquiète des manques explicites des personnes âgés qui sont extrêmement morcelés avec tout un ensemble d’intervenants différents. Pour la personne âgé, il était important qu’elle se sente et qu’elle soit en sécurité.

Dominique Blanc tire 3 enseignements de l'expérience :
- Non, la transmission des TIC ne concerne pas que les actifs diplômés et les actifs non diplômés peuvent être des vecteurs d’appropriation sociale des technologies.
- Un lieu d’accueil numérique, comme un ERIC, peut et doit déplacer son action vers les personnes.
- On peut centrer une formation sur le projet et les besoins de la personne âgée et non sur l’outil technologique.

Le maintien à domicile ce n’est pas proposer plus de services, mais mettre en place les conditions qui permettent l’émergence de l’intelligence collective; Les intervenants à domicile doivent pouvoir réparer et faire fonctionner le matériel.

Le contraire de la dépendance, c’est l’autonomie, ce qui nécessite de se reconnaître dans la société proposée, même avec de la technologie partout.

Les défis du 3e et 4e âge pour une collectivité territoriale
Jean-Pierre Quignaux, chargé de l’Innovation sociale et technologique au cabinet de Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes d’Armor.

La problématique des TIC et des personnes âgées ne fait qu’émerger dans les départements. Jusqu’à présent, on en était à des expérimentations sur la sensibilisation des personnes âgées aux nouvelles technologies. Mais les problématiques démographiques sont venus interroger les politiques :on parle de gérontocroissance en Bretagne à l’horizon 2030. Les plus de 60 ans représenteront 40 % de la population, soit le double des moins de 20 ans, avec un doublement des plus de 80 ans sur le département des Côtes d’Armor.

Les différentes structures ont émises des demandes de plateformes communes de plateforme de téléassistance pour porter des projets de télé-assistance, pour développer de la diversification des services proposés aux personnes concernés (dépannage, co-voiturage, etc.) et un besoin de permanences le week-end, la nuit, en dehors des heures d’ouverture commune à toutes les structures. Les structures ont aussi soulignées que la plateforme devait permettre de rassurer les proches et de faire de l’information et de la redirection vers les bonnes personnes. Mais la complémentarité, le renvoi d’information, la prise en charge collective de certaines personnes dans des situations délicates (décès, accident, maltraitance...) sont difficiles à mettre en place.

Pour les conseils généraux, il est difficile d’apporter une réponse homogène sur l’ensemble du territoire, mais il est essentiel de favoriser le maintien à domicile et de lutter contre l’isolement et mener des politiques de prévention.

Un service de téléassistance idéal devrait émettre autant d’appel qu’il en reçoit et devrait être un service de proximité ancré dans la réalité territoriale. Les services tiennent que la téléassistance doit être dans les Côtes d’Armor pour ne pas qu’elle soit pilotés par des gens qui ne connaissent pas la réalité du terrain.

Pour France Télécom, qui a mené une expérience sur le sujet en Côte d’Armor, on remarque également l’importance d’impliquer en amont tous les acteurs et l’entourage des personnes âgés, mais aussi une forte réticence vis à vis des nouvelles technologies (fils de partout, handicaps qui ne facilitent pas le maniement, un pouvoir d’achat limité, et une peur que la technique remplace l’humanité).

Aujourd’hui, tout le monde attend que le Conseil général prenne en charge et craigne qu’il vienne coiffer et chapeauter les projets de chacun. Mais qui doit financer quoi ? Comment assurer une équité dans le financement de ces services ? Encore faut-il que les porteurs de projets et les élus sensibles à ces questions restent en place, ce qui dans le temps n’est pas toujours évident. Le problème, peut-être, c’est qu’on en reste à la concertation, plutôt que de passer à la coproduction. Rien dans nos études n’a enquêté sur des tas concrets de familles en difficulté, plus proche du besoin, de l’utilisateur, mais s’est intéressé uniquement aux structures institutionnelles d’aides. Les aides-ménagères n’ont pas fait parti du groupe de travail, mais les patrons des structures. Or, dans beaucoup de domaines, les solutions innovantes sont sur le terrain. Dommage que l’administration et le politique n’aient pas les méthodologies pour alimenter ces projets des réponses très concrètes du terrain. Il faut travailler sur la méthodologie, pour partir des savoirs de terrains, des pratiques concrètes... pour les réinventer. Mais ce n’est pas en partant de la technologie comme princeps, qu’on va réussir à convaincre.

Et demain ? L’impact des NBIC sur la vie des seniors
Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fing : comment les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et la cognition vont transformer la vie des seniors ?

Demain nous pourrons ne plus être malade, ne plus être vieux et voir même ne plus mourir. Tous les chiffres que nous avons donné hier pourraient tous être faux, s'amuse Jean-Michel Cornu.
La vieillesse est-elle finit grâce aux technologies de réparation ? Exosquelettes, cellules souches IPS (montrent qu’on peut redonner de la jeunesse à des cellules normales pour qu’elles refabriquent des cellules), médicaments vectorisés (un médicament qui cible parfaitement un problème), nano-robots (pour nous réparer, comme le pensent les post-humanismes). Reste que ces perspectives sont encore lointaines.

On pensait jusqu'à récemment que le nombre de neurones allaient décroissant. Mais on a trouvé qu’on avait une "neurogénèse" dans le bulbe olfactif et dans l’hypocampe (qui ç trait à la mémoire). Les gens qui font travailler leur mémoire, créent des connexions et des neurones. Le marketing s’en est déjà emparé bien sûr avec les jeux types "cerebral academy"...

Nous sommes les experts de notre vie quotidienne. Les seniors, parce qu’ils connaissent les difficultés dans leur vie quotidienne, ne peuvent-ils pas nous aider à mieux comprendre les situations où l’on voit moins bien, ou l’on se déplace moins bien...

L’expertise des seniors ne repose pas seulement sur leurs handicaps ! N’auraient-ils pas aussi des choses qui seraient mieux, des savoirs ou des capacités que les plus jeunes n’auraient pas ?

Cf. le prochain billet de Rémi Sussan à paraître sur InternetActu.net. ;-)

Les jeunes sont rapides, ont plus d’attention, mais voient moins ce qui n’est pas attendu. Les seniors sont plus lents, absorbent plus d’information ce qui est la base de la créativité et de l’innovation. Et si les innovateurs de demain étaient les seniors ?

jeudi 5 juin 2008

UPFing'08 : De l'assistance à l'existence ? (suite)

Une plateforme collaborative pour aider les utilisateurs de l’informatique et du net
Franck Rougeau est le cofondateur de Sparkom, une plateforme collaborative de télé-service à la personne. La problématique de Sparkom a été de savoir comment accompagner les particuliers, ceux qui sont le plus loin de la technologie, dans l’usage du numérique ? Que fait-on quand on est bloqué devant un fonctionnement, seul devant son écran ? La plupart du temps, on demande conseil à un proche. Du fait de la carence de services, les gens s’entraident beaucoup dans leur environnement de proximité. Mais la richesse des écrans et des logiciels rend complexe l’aide à l’usage par téléphone. On a donc travaillé à trouver une solution pour montrer l’écran de celui qui aide à son référent. C’est le propos de SparkAngels. Ce système en téléchargement libre totalise quelques 170 000 utilisateurs et compte 500 téléchargement par jour. Une moitié de seniors l’utilise : c’est un outil très utilisé par les seniors et leurs descendance pour s'entraider face aux problèmes qu'on rencontre dans son utilisation de l'informatique.

En laissant se propager le service, nous nous sommes rendus compte que les seniors s’en servaient pour aider de "plus seniors" qu’eux. On compte quelques 1000 sessions par jours (2000 personnes) et la durée des sessions est de 15 minutes en moyenne. Des chiffres qui montrent bien que c’est utilisé pour débloquer une problématique d’usage et non pas pour faire de la formation. Certains utilisateurs ont demandé à vouloir avoir des référents, pour ne pas avoir à gêner leurs enfants ou pour trouver des gens plus compétents, ou pour chercher des compétences particulières. Nos utilisateurs nous ont demandé de mettre en place une plateforme pour trouver des experts. ce qu'on a fait.

Il était difficile de garder la confiance et la simplicité pour répondre aux besoins d’assistance émis par les utilisateurs. On a donc établi des critères de confiance : proximité physique (même si c’est inconscient), culturelle (la langue), affective (préconisation par les membres de son cercle de confiance), projeté (évaluation par les pairs), marque. On a au final un service payant, un site qui présente des individus, des experts, leurs tarifs, leurs références, et la possibilité d'être mis en relation avec eux...

Partant d’un service d’individu à individu, on est arrivé à une plateforme de mise en relation.

La Wii en maison de retraite : Oui !
Patrice le Bail, psychologue clinicien et pathologiste au Centre de gériatrie des Grands-Chênes à Châteauroux dans l’Indre a utilisé la Wii auprès de personnes âgées.

En février 2007, suite à un article du Chicago Tribune sur l’utilisation de la Wii en maison de retraire, Patrice Le Bail a mis en place une expérimentation qui a fonctionné par séance de groupe, avec 7 personnes par séances où 2 personnes jouent simultanément - et le groupe est très important sur la motivation. Il y a aussi eut des séances individuelles pour des personnes ayant des difficulté d’acceptation de leur handicap.

Aurore Germain, étudiante en mastère de psychologie de vieillissement à Tour a accompagné l’équipe. Nous sommes passé du jeu de Bowling de la Wii, à des jeux de quilles réels puis à un déplacement à un vrai bowling à Châteauroux. Le plaisir et l’estime de soi que le jeu et le déplacement social ont créés ont été importantes.

Une autre expérience, plus cognitive, a utilisé le jeu "Cérébral Académie". Le problème du jeu, c’est qu'il faut répondre dans un temps limité ce qui handicape les personnes âgées. Mais on s’est rendu compte que le vidéoprojecteur offrait un vrai confort visuel pour les seniors, par rapport à nos écrans télé.

Nous allons regarder comment, avec une kinésithérapeute, nous allons pouvoir utiliser la WiiFit pour travailler le corps et l’équilibre. Le travail du corps reprend dans le contexte des seniors une grande importance.

Vers la conception universelle ?
Denis Chene, chercheur en interaction homme-machine au sein d’Orange Labs s’intéresse à la relation du handicap et de la personne âgé en interrogeant la conception universelle et les interfaces qu’on peut mettre en place.

L’objectif de l’ergonomie c’est de rendre la machine plus facile d’utilisation pour une personne "standard". Hors, cette notion de standard est abstraite. Surtout quand on touche des questions de déficiences sensorielles, cognitives, physiques... La notion de l’accessibilité pose celle de notre regard sur le handicap. En France, la loi handicap de 2005, spécifie trois niveaux : le niveau de la déficience (une capacité qui fonctionne mal), celui de l’incapacité face à un environnement difficile et un niveau de désavantage (ça créé un désavantage social quand je ne peux pas faire quelque chose que d’autres peuvent faire). C’est la situation qui définit le handicap. C’est par une situation inadaptée qu’on créé du handicap.

Si on prend en compte toutes les diversités de situation on adresse tous les individus, tous les matériels, tous les réeseaux, toutes les langues, toutes les cultures, tous les environnements, toutes les aptitudes physiques, toutes les aptitudes mentales...

Si on veut que les produits et services soient accessibles, il ne faut pas partir sur la notion d’adaptation spécifique, car il y trop de contraintes environnementales !

D’où la notion de conception universelle (Universal Design), développée par M. Bednar et R. Mace, des architectes : la conception de produits et de services, environnement et communications, utilisables par tous sans adaptations spécifiques.

Les points clés d’une interface universelle reposent sur le fait que ce soit déclinable sur plusieurs modalités d’interactions : visuelles, auditives et haptiques (geste et tactile).

Il faut construire et ajuster les profils de la personne au fil de l’eau, en capturant l’activité de l’utilisateur pour ajuster l’interface au mieux de ses capacités. Par exemple nous avons essayé de regarder si on pouvait optimiser une interface d’accès télévisuelle à MaLigneTV sous plusieurs formes : visuelle, audio, tactile, vocale, des systèmes de zoom et de contraste pour les basses visions, de la langue des signes, interface à défilement pour ceux qui ne peuvent agir que par un moyen d’action, etc.

Le vieillissement, c’est l’inscription du temps chez tout individu. Le temps provoque des transformations à différents niveaux : biologique, psychologique, sociale... Mais la population, au final, est très hétérogène. La catégorie des "personnes âgées" n’existe pas ! Sans compter qu’il y a une grande variabilité de la relation homme-machine entre les individus.

Dans la conception universelle, il n’y a pas de spécificité du vieillissement, car la population est aussi hétérogène que pour le handicap.

On sait par exemple que les performances physiques diminuent avec l’âge (force plus faible, fatigabilité accrue, contrôle moteur moins bon, baisse du feedback perceptif...). D’où le besoin de revisiter les standards actuels : taille des boutons, temps d’exécution des actions, éviter les éléments interactifs nécessitant des actions motrices combinées, augmenter le feedback sur les actions de pointage, faciliter la correction des erreurs gestuelles. (cf. Dan Hawthorn, How universal is good design for older users ?, 2000).

Reste qu’il y a encore des progrès à faire en matière de compréhension des fonctionnements des utilisateurs.

UPFing'08 : De l'assistance à l'existence ?

Laurence le Douarin et Vincent Caradec, GRACC, Université de Lille : Les usages des TICs entre grands parents et adolescents
Un exposé fondé sur deux enquêtes sociologiques: une enquête qui date des années 2000 et l'autre très récente.
La première enquête porte sur toutes les technologies (internet n'était pas très développé à l'époque). Pourquoi certains retraités étaient-ils équipés en nouvelles technologies (magnétoscopes etc.) et pas d'autres?

3 principes explicatifs se dégagent :

- L'utilité contextuelle.
Les technologies sont d'abord adoptées parce qu'elles trouvent leur utilité dans le cadre du mode de vie choisi à la retraite. Certains contextes favorisent certains usages ; l'équipement en téléphone mobile ou en répondeur est utilisé par certains jeunes retraités souvent absents de leur domicile, les responsabilités associatives stimulent l'usage de l'ordinateur, des enfants possédant un mail peuvent pousser des parents retraités à utiliser internet. On constate que les jeunes retraités très peu mobiles ont trouvé moins d'utilité au téléphone portable, mais vont privilégier la télévision, le grand écran, le magnétoscope...

-Le fil identitaire.
Comment les individus se sont-ils construits dans le passé ? Par exemple chez les cadres, les jeunes retraités se connectent plus facilement à l'internet s'ils ont été habitués à l'ordinateur dans leur milieu professionnel. Pour d'anciens ouvriers, le monde des ordinateurs appartient au "monde des bureaux", et l'ordinateur n'a pas sa place dans leur univers. Mais cette construction identitaire se construit dans le présent et l'avenir. Par exemple, la "téléalarme", qui se décrit comme un "objet pour les vieux", possède un marqueur identitaire à connotation négative(réservé "pour les vieux") alors qu'au contraire l'internet est marqué d'une connotation positive de modernité qui peut plaire à ceux qui veulent rester "dans le coup".

-Les médiations
les proches peuvent favoriser le rapport entre les usagers retraités et les technologies, à travers les cadeaux par exemple. Cette offre peut être accompagnée d'une formation, d'un accompagnement.
pas toujours très efficace. par exemple, les petits enfants peuvent sensibiliser leurs grands parents aux nouvelles technologie nouvelles ,mais qui reste superficielle, masi parfois elle peut contribuer à cette sensation d'étrangeté.

Laurence le Douarin s'intéresse aux rapports entre adolescents et grands parents.
Trois grands cas de figures se dégagent : dans un premier cas les TICs jouent un rôle secondaire voire inexistant
dans un autre cas il jouent un grand rôle.Dans un troisième cas les technologies servent paradoxalement à maintenir à distance.

1) la plus courante des situations appartient au premier cas: les TICs jouent un rôle très secondaire. On considère les grands parents comme incompétents dans les domaines technologiques. Un autre facteur est la croyance que les TICs apparaissent comme concurrents à la relation face à face, qui s'effectue souvent de manière ritualisée (repas de famille le week-end, par exemple)

2) les TICs apparaissent dans ce second cas comme des facilitateurs de la relation intergénérationelle.
Elles peuvent commencer la faiblesse ou le manque des relation face à face. On comble un vide, et même on surveille à distance.Par exemple une grand mère qui suit le blog de sa petite fille, et suit ainsi son évolution à distance.
Les grands parents deviennent des courroies de transmission entre les membres de la famille en faisant circuler les photos.
pour d'autres, plus on se voit plus on communique. On continue des relations individuelles via le médium électronique. pour certains grands parents les tics ont même changé les rapports entre adolescents et leurs grands parents: les adolescents se confient plus via le média électronique.


3) Dans le troisième cas, les TICs sont utilisées pour mettre à distance. Les petits enfants voient dans les TIC un moyen de se préserver d'une intrusion des grands parents. On garde la connexion sans cultiver le lien.

Cristelle Ghekière, Directrice associée de Séniosphère : Retour d’expérience du Japon
Seniosphere est un cabinet de conseil et stratégie marketing. Son but est d'aider les entreprises à définir des stratégies vis à vis des populations des seniors et des services adaptés.
Christelle Guéquière, sa directrice, fait part du 1er prix décerné cette année, dans le cadre d'un business club organisé par la Région de Konsai et la ville d'Osaka. Ce fut l'occasion pour Seniosphère de visiter les laboratoires locaux ouverts pour eux.
0saka au Japon est un des territoires où il y a le plus de personnes âgées au monde, en décroissance démographique et qui ne veut pas accueillir des immigrants, donc il faut trouver des solutions. Les acteurs institutionnels définissent donc des règles pour valoriser cette situation et en faire un atout.
Notion particulière : les retraités japonais considèrent que leur "métier" est de veiller à leur santé. Ils considèrent que leur responsabilité est de ne pas coûter à la société.
Des Villes de "vieux" existent au japon (composée d'habitants de plus de 70 ans). Tout y est adapté (les magasins, le merchandising), la rue est piétonne, avec des bancs, des tables. Cela a entrainé une désertification des périphéries au profit du centre ville, plus adapté aux personnes âgées.

Lieux de vie et convivialité.

Les services à domicile sont codifiés par la région. On vient chez vous évaluer votre niveau de dépendance. Les entreprises doivent donc passer d'un état de fabricant à un état de producteur de services, notamment de "producteur de services à domicile".

La multiplication par 2,5 des conducteurs de plus de 60 ans est prise en compte par les constructeurs qui créent des voitures adaptées (poste de conduite, robots ). Toyota effectue des recherches sur les alarmes multisensorielles (I-Real).

A l'aéroport d'Osaka tout est adapté. Il existe des indications partout pour les personnes âgées. La mobilité urbaine prend en compte les accès aux trams (par exemple ils n'ont pas de marche).

Dans l'univers domestique, les toilettes intelligentes permettent de réaliser un monitoring régulier de la santé de leur utilisateur. Des données physiologiques sont transmises à un ordinateur central local et ce qui ouvre une possibilité d'évolution vers la télémédecine.

On maximise les solutions pour apporter de l'autonomie. Celles-ci reposent beaucoup sur les capacités de chacun (financière et physique) ce qui opère une sélection. Les robots sont utilisés de plus en plus pour différentes fonctions : compagnie, de soin, assistance.

La ville est connectée et surveillée avec capteur à domicile pour rester le plus longtemps chez soi (service d'alerte à distance pour intervenir dès une chute). L'alerte informe famille mais aussi les voisins qui peuvent plus facilement intervenir en cas de problème.

UPFing'08 : Old Schwarzy



Les étudiants de l'Ensci bloguent et caricaturent l'UPFing sur notre fil Flickr.

UPFing'08 : Vers un nouvel âge social

Pour Carole-Anne Rivière, Directrice du programme "Plus longue la vie", la question est de savoir, qu'est-ce que la vieillesse aujourd'hui en prenant 4 focales distinctes. Un point de vue sociétal : qu'est-ce que l'individualisation de la vie et comment les trajectoires individuelles nous émancipent des modèles traditionnels. Un point de vue autour du vécu de l'individu : comment prend-t-on conscience d'être vieux ? Quels sont les indicateurs de cette prise de conscience ? Un point de vue sur la vie quotidienne des personnes âgées : que fait-on et que ne fait-on plus quand on vieillit ? Un point de vue sur les représentations : comment les seniors se "reconstruisent" dans la perspective du lien intergénérationnel ?

Des générations de seniors
Jean-Yves Ruaux, rédacteur en chef de Seniorscopie s'intéresse aux différentes génération de seniors et leur approche de la famille, de l'Amour, du bien être, de l’héritage, de l’autonomie, de la quête de l’accomplissement personnel... "A partir de 50 ans, tout continue !", s’enthousiame Jean-Yves Ruaux qui distingue 3 générations de seniors pour montrer que le concept de seniors est une entité glissante : celle de Royal/Sarkozy (les babyboomers), celle de la guerre d’Algérie (Alain Delon) et celle de Line Renaud ou Michèle Morgan, résume-t-il d’images parlantes. Pour toutes ses générations, les questions et les réponses sont différentes.

L'approche "spirituel" du babyboom est certainement la clé de ses comportements d'aujourd'hui et de demain. "On veut être l'oeuvre de soi, l'auteur de sa vie". A 51 ans, on a de l'argent disponible car bien souvent on a remboursé ses crédits. On a de nouvelles perspectives de consommation qui s’ouvrent dés lors, par exemple, avec le fait que les seniors investissent de nouveaux territoires d’habitats qui créent des discrimination géographiques selon les âges et l'argent. Comme sur les côtes françaises où en vue de mer, n’habitent que les vieux et à vingt kilomètres dans les terres, les gens qui travaillent. Pour autant, modère-t-il, les comportements ne se bouleversent pas forcément : "on ne s'engage pas plus dans l'associatif si on ne l'a pas été avant la retraite".

La grand-parentalité, n'est plus celle de Victor Hugo et de l'Art d'être grand-père, car les petits-enfants entrent en concurrence avec toutes les autres activités... "L'héritage" aussi a changé : car il faut financer la dépendance et la santé au grand-âge.

En ce qui concerne l’internet, les boomers n'ont pas décroché : 1/4 des internautes français ont plus de 50 ans. 2/5 des plus de 50 sont internautes, et surtout les 50-65 ans. Ils y passent souvent plus de temps que les cadets, sont mieux connectés, ont plus de matériels (car plus de moyens). Ils dépassent même l'appréhension de l'achat en ligne. On se met à l'internet pour la correspondance et le lien avec les petits enfants, et on y reste pour tous les autres services (météo, petites, annonces, achat en ligne...).

"Cette génération du babyboom porte-t-elle une valeur sur le refus du vieillissement ?", demande Carole-Anne Rivière. Le refus du vieillissement n’est pas particulier au babyboom, explique Jean-Yves Ruaux. Quelque soit l’âge pour rester au pouvoir, pour rester séduisant, on fait plus crédit à quelqu’un en bonne santé que le contraire. La culture du "jeunissme" est proche à toute la population. La lectrice ne se projette pas dans quelqu’un de son âge : dans les magazines, toutes les représentations de personnes ont vingt ans de moins que les lecteurs cibles

"La génération baby-boom, 1946-1956, porte des valeurs sur l’individualisation de la société. Ouvre-t-elle de nouveaux modes de vies qui seront adoptés par les suivantes ? Est-ce un point de changement ?", demande encore Carole-Anne. On vieillira pas de la même manière, comme l’explique très bien Jean-François Sirinelli dans les babyboomers, montrant les acquis qu’établit cette génération pour les suivantes, conclut Jean-Yves Ruaux.

Les facteurs de l’adaptation chez l’adulte âgé
Daniel Alaphilippe, professeur en psychologie à l'université de Tours, présente une étude longitudinale autour de l’estime de soi et du stress dans l’avancée en âge.

L'accroissement de la population âgée a des effets considérables, notamment dans le domaine de la recherche avec des nouveaux champs d'études et l'émergence de nouvelles disciplines comme la psycho-gérontologie.

On assiste à un changement "copernicien" : le vieillissement, qui était vécu comme une régression naturelle se terminant par la mort est désormais considéré comme une étape spécifique du développement de la personne. Dit autrement, la vieillesse est un développement, pas une régression.

Quels sont les facteurs d'un vieillissement réussi ?, s’interroge Daniel Alaphilippe. La réponse a été de faire une étude longitudinale sur la question, c’est-à-dire suivre une cohorte de personnes dans la durée, dans leur vieillissement. La vie est un ensemble d'évènements : retraite, pathologies, naissance des petits-enfants... face auxquels la personne âgée va mettre en place des processus adaptatifs, qui vont présenter des résultats plus ou moins réussis.

C'est "l'estime de soi" qui est le principal facteur des processus d'adaptation, avec "l'internalité"qui l’accompagne (c'est moi qui décide pour moi). Pour le psychogérontologue, il faut faire que les gens vieillissent le mieux possible en agissant sur les facteurs, et notamment sur l’estime de soi (image, comparaison à autrui...)... On sait qu’on peut agir sur l’estime de soi en proposant des activités qui permettent aux personnes âgées de retrouver des possibilités d’apprentissages fabuleuses.

Vieillir au quotidien
Sophie Schmitt, directrice associée du cabinet Séniosphère, société de conseil en marketing pour développer des produits ou des services au plus de 50 ans. On regarde les usages des âgés pour mieux comprendre leurs besoins. Même si on est en bonne santé, le vieillissement à des effets :on contourne les difficultés, on les nie souvent, mais on les constate. Le vieillissement est inéluctable, irréversible : ce n’est pas une maladie, mais un phénomène multidimensionnel qui touche toutes les fonctions du corps. C’est une dimension cumulative : les problèmes physiques ont des effets sur le cognitif ou le psychique.

On ressent les effets du vieillissement autour de la cinquantaine, avec des signaux souvent fiables, souvent hétérogènes, mais qui s’installent progressivement. D’une petite douleur au genou onva évoluer vers des difficulté à se déplacer, à faire de la course puis à 70 à ne plus pouvoir faire ses courses.

On travaille sur 3 dimensions du vieillissement le physique, le psycho et le cognitif. Le physique c’est l’altération globale des capacités qui touche la vue ou l’ouïe (et donc la relation avec les autres), la musculation et l’articulation (qui touche l’autonomie), le touche, le goût et l’odorat (qui altère le plaisir). En s’accentuant, ces altérations modifient la perception du quotidien.

A 50 ans, la moitié de la population à la presbytie : on voit moins bien de près. Dans la salle de bain, on ne porte pas ses lunettes, on a du mal à se raser, à se maquiller, on voit moins bien les prix des produits dans les magasins... L’angle de vue se rétrécit. 50 % des accidents des personnes de plus de 70 ans ont lieu à des carrefours. On a besoin de plus de contraste de lumière pour voir : On voit les couleurs différemment quand on vieilli : les couleurs jaunisses, sont moins intenses, le bleu change, et avec la cataracte on perd de la netteté. Dans un supermarché, on a du mal à voir la signalisation (la signalisation en hauteur, dans des couleurs pas adaptées : d’où l’importance par exemple des signalétiques verticales dans les supermarchés.

Au niveau de l’ouïe, on entend moins bien. On distingue moins les aigüs, on perd l’audition et on entend des bruits de fonds. On entend plus le glouglou de l’eau qui coule de la même manière. On n’entend plus le clic d’un crayon qu’on ferme.
Au niveau musculaire : diminution de la force maximale, de l’endurance et une diminution qui frappe plus les membres inférieurs que le reste. On réoriente alors ses courses : on y va plus souvent, on essaye d’aller moins loin. On a un vieillissement au niveau des articulation : l’arthrite et l’arthrose (inflammation douloureuse et raidissement articulaire).

Le vieillissement physique montre qu’on a des besoins fonctionnels grandissants. Il faut prendre en compte aussi les altérations psychique et cognitives, mais aussi physique. L’environnement est alors perçu tout à fait différemment. Les consommatrices ne perçoivent plus le parfum d’un produit de la même manière, alors qu’il n’a pas changé. La dernière difficulté est dans la grande diversité des situations.

Les représentatios de la vieillesse
Il est très important de parler de sociétés rajeunissantes, explique Gisèle Bessac, fondatrice des Maisons ouvertes. La longévité touche tous les âges : nos perspectives de vie, quelque soit notre âge, s’en trouvent transformées. Ce temps nous amène à nous poser des questions sur la vie, la mort et l’existence. Quel regard porte-t-on sur les différents d’âges de la vie ? Dans les clichés, l’enfance et l’adolescence portent des espoirs. L’âge adulte porte l’accomplissement personnel, affectif, professionnel. La retraite est après ! Mais ces clichés ne sont que ce qu’ils sont : des clichés, des fantasmes, des représentations.

Chacun doit porter ses propres valeurs, avec son environnement, ses relations... Sur le sens qu’on veut donner à son existence. Dans cette situation de longévité, il faut penser la place de pouvoir vivre selon ses valeurs jusqu’à la conscience de notre finitude. Faire le deuil de ce qu’on ne pourra pas accomplir, tout en gardant une faculté d’adaptation, d’être en relation avec soi-même et les autres, dans ce principe de réalité. Or, la peur de la mort, du handicap ou de la démence risque d’amener des contextes de vie qui ne correspondent plus aux choix personnels.La Maison Ouverte, qui n'a pas vocation à soigner les maladies ou la dépression du grand âge, propose des activités adaptées (physiques et créatives) et se présente comme un lieu d'écoute et d'échanges. A l'opposé du guichet médico-social, cet espace d'accueil et de ressource pour la vieillesse s'inscrit dans une démarche de grande prévention.

En ancrant localement, dans le quartier, des espaces de vie pour développer du bien être, apporter de la créativité pour aborder les problèmes des individus en question sur eux-même, par rapport à l’âge. Besoin de créativité dans les projets sociaux.

UPFing'08 : Une société avec plus d'un tiers de 65 ans c'est quoi ?

Plénière A : Une société avec plus d'un tiers de 65 ans c'est quoi ?


Geoffrey Delcroix, Futuribles : Le vieillissement en chiffres, vision prospective

Geoffrey Delcroix est chargé d'étude au sein de Futuribles.
Il fournit dans sa conférence quelques éléments de cadrage, notamment quelques séries de données chiffrées.
Sa conférence est ponctuée d'extraits d'un film produit avec Arte.

La population mondiale sera de 8 milliards d'individus en 2050. Cette croissance est inégalement répartie, avec des pyramides des âges très différentes. La population jeune est plutôt concentrée hors Europe, mais il est intéressant de rappeler que le vieillissement de la population touche toute la planète. L'espérance de vie, par exemple, augmente partout -- à l'exception de l'Afrique sub-saharienne. Il y a aussi dans les pays asiatiques des augmentations très importantes du nombre des seniors.
En France et en Europe, la pyramide -- de moins en moins une pyramide -- montre une augmentation réellement très importante et très rapide de la part des personnes
âgées. Celle du reste de l'Europe est plus accentuée encore que celle de la France.

L'expression de "baby crash", parfois utilisée, ne rend pas bien compte du phénomène du vieillissement et n'est peut-être pas assez pertinente.

On voit qu'il y a des effets de seuil très importants. En France on voit qu'on a déjà passé un seuil très fort. Si on veut garder un ratio entre population active et le reste, il faudrait 500 000 entrées dans la vie active par an en France alors qu'elle est actuellement de 100 000 environ.
C'est surtout la population des 80 ans et plus qui explose. Ce vieillissement est inégalement réparti selon les zones géographiques..

On passe deux extraits du film coproduit avec Arte. Les scénarii montrés sont forts pour favoriser une prise de recul.
Il s'agit d'un Théma consacré à la prospective. On y envisage la Planète à l'horizon de 2030, l'année du big-bang démographique.
On y présente des scénarios tendanciels.

Scénario 1. Berlin printemps 2030.
40 ans après la chute du mur, on ne parle plus que des appartements vides. La natalité est en chute libre. La jeunesse diplômée fuit le pays qui à l'air d'une maison de retraite.
Ulrike, 80 ans, présente un programme télévisuel provocateur pour montrer que les jeunes ne veulent plus financer les soins aux personnes âgées. Son émission, intitulée "on/off", propose aux téléspectateurs de voter pour une question : on/off, pour ou contre.
Les thèmes de son émission connaissent beaucoup de succès :
-- La semaine dernière, la discrimination positive en faveur des vieux.
-- Cette semaine, elle propose un permis à point pour l'accès aux soins.
-- La semaine prochaine : être maman à 60 ans.

Scénario 2. Printemps 2030, golfe du Morbihan.
En moins de 30 ans, notamment à cause des canicules plus fréquentes, les anciennes maisons de pêcheur sont devenus des maisons de retraites. Toute une région de travail est devenue un centre de retraite médicalisé.
Face à la pression immobilière, les enfants du pays ont repris la pêche à pied, vivant dans des baraquements de fortune sur leur ancien lieu de travail. Ce mouvement s'étend à toutes les côtes européennes.
Loic, maire de Kertudie, s'est lancé dans une croisade avec une association internationale : il demande à Bruxelles, des mesures favorisant le maintien et le développement économique des habitants natifs du lieu.

Vincent Caradec, professeur en sociologie à l'université de Lille 3: connaitre les "seniors" analyser le vieillissement.


Vincent Caradec souhaite lui réfléchir sur la situation présente.
Il propose une réflexion sur la notion de seniors. Qu'est ce qu'un senior pour un sociologue ?
On se trouve face à une multiplicité de définitions : 50 ans et plus ? 60 ans et plus ? les 55-64 ans ? et parfois même, dans l'entreprise, les 45 ans et plus ?
Parfois "seniors" est synonyme de "personnes âgées", parfois au contraire c'est un antonyme en opposition aux "personnes âgées", aux "vrais vieux".

Le terme possède certains mérites : il est neuf et cherche à traduire des changements très importants qui sont intervenus lors de la période de retraite.
Quels sont ces changements : une expansion importante et rapide du temps de retraite ; une augmentation de l'espérance de vie des plus de 60 ans, et la baisse de l'âge de la cessation de l'activité, en France notamment, culture de la sortie précoce du monde du travail.
La durée moyenne de retraite à augmenté de 10 ans. Elle a cessé d'être l'antichambre de la mort pour devenir une nouvelle étape de l'existence, une étape valorisée et attendue, une "nouvelle jeunesse" : temps libre accru, etc. Des changements extrêmement importants sont intervenus dans les pratiques et les modes de vie. Les seniors sont en bien meilleure santé, plus actifs, ils ont perdu, dans un certain nombre de domaines, de leur spécificité par rapport aux plus jeunes. Par exemple, le taux de départ en vacances des seniors a dépassé en 2004 le taux de départ de la moyenne des français. Selon le sociologue Anthony Giddens on parle de société rajeunissante : les personnes âgées deviennent de plus en plus jeunes.

Mais ce nouveau terme de "seniors" a aussi des inconvénients.
La catégorie est trop large : l'ensemble des seniors est hétérogène, tant du point de vue de l'âge (du quinquagénaire au nonagénaire) que du point de vue du sexe, de la condition sociale, etc. De plus, bon nombre de gens ne se reconnaissent pas dans cette catégorie des seniors

Après avoir analysé les significations du mot "senior", Vincent Caradec expose la manière dont le rapport au monde se traduit au fur et à mesure qu'on avance en âge.
Un concept important dans ce domaine est la "déprise" qu'on devrait plutôt nommer "reconversion déprise". Au fur et mesure qu'on vieillit, on se trouve confronté à des contraintes de plus en plus fortes. Cela se caractérise par l'abandon de certaines activités, mais qui peuvent être remplacées par d'autres. Si certaines activités sont abandonnées, c'est pour pouvoir mieux conserver celles auxquelles on tient le plus. La déprise est un processus actif de reconversion.
Exemples : on continue a effectuer une activité mais sur une plus petite échelle ; par exemple on réduit la taille de son jardin potager, ou on limite sa participation à une association. On trouve des substituts : on ne va plus à la messe, mais on la regarde à la télévision.
Ce n'est pas un processus systématique, inéluctable. Il intervient en fonction de certains évènements déclencheurs : problèmes de santé, amoindrissement de l'impulsion vitale, baisse des opportunités d'engagements, on est moins sollicité ; parfois aussi l'entourage, les enfants s'inquiètent du maintien de certaines activités et souhaitent voir leur parents les abandonner (par exemple l'usage de la voiture). La déprise se construit dans l'interaction entre la personne âgée et son entourage, son environnement, et pour certaines personnes âgées, la déprise n'intervient pas ou peu (exemple d'Henri Salvador qui se produisait à 90 ans ou bien Manoel De Oliveira qui tourne encore des films à 100 ans et a été primé cette année à Cannes).
Chez les plus âgés, se développe aussi un sentiment d'étrangeté au monde. Comme disait Claude Lévi-Strauss (1908), dans un entretien à l'âge de 96 ans, "Nous sommes dans un monde auquel je n’appartiens déjà plus. Celui que j’ai aimé avait 1,5 milliard d’habitants. Le monde actuel compte 6 milliards d’humains. Ce n’est plus le mien. Et celui de demain, peuplé de 9 milliards d’hommes et de femmes, même s’il s’agit d’un pic de population, comme on nous l’assure pour nous consoler, m’interdit toute prédiction". Face à cette étrangeté croissante du monde, soit on cherche à rester dans la course (par exemple les personnes âgées qui se mettent à internet) soit on crée au contraire un milieu protecteur pour contrebalancer. Le vieillissement se caractérise en fait par un maintien des prises sur le monde alors qu'elles tendent à se dérober : ces prises sont à la fois des activités et des sentiments d'appartenance.


------------------------------------

Réflexions de la salle.

Daniel Kaplan note que plusieurs figures importantes des nouvelles technologies sont des seniors : Howard Rheingold, Ray Kurzweil, Joel de Rosnay...
Une intervention de Daniel Alaphilippe, professeur en psychologie: il y a aujourd'hui des compétitions de seniors.
Remarque de Charles Nepote (Fing) : le scénario de l'invasion des côtes par les seniors est déjà existant aujourd'hui, par exemple à l'Île aux Moines (Morbihan).

UPFing'08 : Introduction


Jacques-François Marchandise introduit cette 6e Université de Printemps de la Fing en attirant d'abord notre attention sur le titre, qui est aussi celui du programme d'action : "Plus longue la vie". Au delà de cet intitulé un peu décalé, l'idée est de ne pas ancrer la réflexion sur le seul "segment" des seniors. En effet, au delà d'une hypothétique "catégorie personnes âgées" (dont on se rend compte qu'elle ne signifie pas grand chose), c'est bien l'ensemble de la société qui va devoir construire, parfois subir, les conséquences du vieillissement.

En quoi le vieillissement en tant que tendance démographique doit-il interpeller les acteurs de l'internet?

L’allongement de la durée de la vie d’une part, le surgissement du numérique dans toutes les sphères de la vie sociale d’autre part, font en effet partie des principaux facteurs de changement de nos sociétés occidentales. Or ces deux phénomènes sont peu explorés conjointement. Dit autrement, il y a une porosité relativement faible entre les prospectivistes du vieillissement et leurs homologues dans le champ du numérique. Bien souvent, les gens de l'internet sont un peu désarmés face à ce type de changement sociétal majeur, où il s'agit de répondre à des questions qui ne sont pas forcément techniques. La question du vocabulaire entre ces deux sphères est aussi importante, à l'instar de l'écart qui existe aussi entre acteurs du numérique et du développement durable.

C'est là un premier enjeu de cette Université : prendre conscience, qu'au-delà de quelques domaines précis (la santé, la dépendance, les usages spécifiques aux seniors), la rencontre entre les experts du vieillissement et les acteurs du numérique reste à construire.

Or il s’agit d’un formidable champ d’innovation, mais aussi d’un formidable défi lancé aux systèmes d’innovation d’aujourd’hui.

C'est notamment sur cette tension que se construira le programme "Plus longue la vie" qui, démarré à l'occasion de cette Université de Printemps, invitera chercheurs, innovateurs, industriels, acteurs publics, etc. à réfléchir et inventer lors des 18 prochains mois.

L'Upfing c'est quoi ?

Le croisement d'experts, de chercheurs, de spécialistes, de praticiens et de participants, nous ne sommes pas dans une discussion "top-down" mais dans un échange partagé. Chacun peut prendre la parole. Cette université n'est qu'une première partie, c'est le début d'un échange. Le thème abordé lors de cette université est également le thème du troisième programme d'action de la Fing, Plus Longue la Vie, qui s'étalera sur 18 mois.

Gilles Duthil, Président de l'Institut SiverLife: "Eux c'est nous"

Deux idées autour du "veillissement" :
- Il y a des répercussions pour l'ensemble de la société,
- En travaillant sur les besoins des personnes âgées on travaille pour nous.

Deux grandes tendances :
- L'espérance de vie est en augmentation. Allons-nous vers des familles avec 4 ou 5 générations ? - Deuxième chose, le "papy-boom", cette génération qui a vécu la plénitude sociale, va accompagner la société prochaine.

On distingue deux groupes dans les personnes âgées :
- Ceux de plus de 60 ans, qui se comportent comme l'ensemble de la population, mais consomment consommant néanmoins un peu plus de santé et de déplacement,
- Les plus de 80 ans, une cible que l'on connait moins bien, souvent corrélée à la dépendance. C'est un peu la "terra incognita", lorsque l'on vit avec des maladies avec des pertes de repères par exemple. Ce sont des choses nouvelles que l'on commence à découvrir. Cette tranche de population est très récente est encore plutôt mal connue.

Deuxième idée : En travaillant sur cette classe d'âge on va travailler sur nous même, il faut que la R&D sur les plus de 80 ans permettent également d'avoir un impact sur la génération des 60 ans et plus .
Il faut rappeler que 70% des plus de 65 ans sont propriétaires de leur logement, les aspects économiques sont également assez bien traités. Par contre, il y a un vrai risque de "fracture technologique". L'usage des technologiques et des services numériques n'ont pas été pensés pour les personnes âgées.
Il faut également penser la globalité de l'entourage de la personne agée, famille, aide soixante, médecin, etc. Lorsque l'on réfléchit sur ces personnes, il faut penser cette globalité.

En conclusion, loin de constituer une charge, cette classe d'âge peut être un relais de croissance. Les prospectives économiques montrent que ce sont les questions autour du vieillissement qui vont tirer l'économie des 30 prochaines années, il y a de fortes possibilités de croissance en innovation et en R&D.