lundi 6 octobre 2008

52e Carrefour des Possibles

Rapport d’étonnement depuis le 52e Carrefour des Possibles de la Fing au Centre Pompidou, à l’occasion des Entretiens du Nouveau Monde industriel. Comme le veut la règle, l’idée ici n’est pas d’être exhaustif ou critique, mais au contraire de réagir aux projets qui m’ont personnellement le plus stimulé - avec un peu de retard.

CommonBox, le pot commun en ligne, est un outil pour faciliter l’organisation d’un pot commun, c’est-à-dire un groupement financier dans un but précis (voyage, cadeau, achat groupé...). On créé un évènement qu’on spécifie, puis on lance des invitations fermées ou non. L’argent est crédité sur le compte de l’organisateur, selon les modalités précisées. Les internautes, eux, sélectionnent les évènements auxquels ils veulent participer ou auxquels ils sont invités. La fiche de l’évènement permet de suivre son évolution (participant, montant atteint, historique des participations...). Un concept de service simple, efficace et séduisant, même s’il ne révolutionne pas le web.

On est forcément interpelé par les claviers-papiers, malgré leur présentation très 1.0, parce que les systèmes d’accès simplifiés à l’informatique et aux réseaux nous posent toujours des questions sur la complexité des systèmes que nous utilisons au quotidien. Claviers-Papier permet par exemple de transformer un album photo familial en répertoire téléphonique, permettant d’un simple clic du stylo sur une des photos présent dans l'album de lancer Skype sur ordinateur pour entrer en contact avec la personne. Une feuille de papier présentant un clavier devient d’un coup un vrai clavier, grâce au stylo. L’idée de ce système d'origine japonaise est de faire du papier une interface logicielle de nos ordinateurs - afin d’en simplifier parfois l’accès, mais sans renier sur ses possibilités -, n’est pas une idée originale. Même si elle n’est toujours pas aussi plastique qu’on le voudrait (il faudrait qu’un système de ce type puisse s’adapter à tous les contenus papiers existants, et non pas nécessiter un papier spécial qui permet au stylo d'en reconnaître l’information), l’idée n’en garde pas moins souvent une certaine force de démonstration immédiate, qui nous fait nous demander : "mais qu’est-ce qu’il y a de fondamental dans cette démonstration et pourquoi y'a-t-il quelque chose qui cloche ?"

Deux autres projets nous présentaient des agents intelligents, très différents les uns des autres certes, mais qui montrent tous comment on peut interfacer le web entre ressource et besoin.

On ne présente plus vraiment les Skaaz, les avatars conversationnels intelligents de Virtuoz, c’est-à-dire de petits programmes capables de tchatter avec des humains en essayant de se faire passer pour des humains. Après avoir développé les chatterbots pour le marketing relationnel, comme nous l’expliquions il y a quelques années, Virtuoz cherche désormais à développer cette technologie pour le grand public. D’où l’idée des Skaaz, de petits avatars qu’on personnalise, qu’on connecte à son agenda et à son compte MSN et qui sont capables de tchatter à notre place en utilisant les informations présentes sur les profils des sites sociaux qu’on utilise. Ouvert depuis un an, Skaaz totalise plus de 630 000 inscrits. Dommage que ses promoteurs insistent plutôt sur sa capacité à optimiser nos relations, alors qu’il semble que le succès de cette application assez ludique, repose plutôt sur sa capacité à brouiller les pistes de notre identité en ligne.

Le web sémantique semble toujours plus loin de nous que les données ne sont pas encore sémantisées. Agenios est une espèce de YahooPipes, mais avec une interface radicalement différente, qui tient plus de la barre de tâche que du programme informatique. Encore en version alpha (mais testable en ligne), Agenios est une plateforme qui permet de créer et partager des agents web sémantiques. Avec Agenios, vous créez des agents qui surveillent certaines sources et en extraient les données sous forme de flux structurés. Il est ainsi possible de construire des fils RSS personnalisés depuis des sites web dynamiques, via une simple barre d’outils qui s’intègre au navigateur. Un outil qui permet peut-être de changer certains de nos rapports aux données : à tester en profondeur.

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