Le colloque "Web participatif : mutation de la communication ?" organisé les 6 et 7 mai à Québec par l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), fait le point d'une série de recherches sur les dimensions sociales, économiques, politiques, éthiques du web participatif. Internet Actu Live rendra compte de certaines des interventions.
Dans une intervention très vivante, Mélanie Millette (blog), de l'Université du Québec à Montréal, présente le podcasting comme un cas emblématique d'une "mutation de la communication médiatisée dans le contexte du web participatif".
Son travail porte sur le podcasting privé, pas de la baladodiffusion institutionnalisée (téléchargement des émissions d'une radio par exemple). Il s'agit d'un média hybride entre radio, web, fil RSS… que les podcasteurs considèrent comme un moyen de communication, d'expression mais aussi de socialisation (commentaires, liens entre podcasteurs, etc.) Le contenu est sur mesure, sans format contraint. Beaucoup de podcasts sont entre autres des playlists, la démarche de production s'apparente au DJing.
D'où cela vient-il ? D'abord des jeunes usagers. Plusieurs études ont observé où partaient les auditeurs qui quittaient les radios classiques, et elles constatent que ce sont d'abord les jeunes qui ne veulent plus de contenus formatés et de la publicité omniprésente ("ipod génération", OFCOM 2004 ; "wirefree génération", Berry 2006 ; "digi-life génération", Gallie & Robson 2005). Leurs mots-clés sont mobilité (on télécharge et on part avec le contenu), temporalité (à mon heure à moi) et spécificité (malgré la globalisation, on est tous différents).
Il y a donc bien émergence d'une sorte de culture convergente (H. Jenkins – la convergence n'est pas à trouver dans la technique mais dans le cerveau des individus et dans leurs interactions) certes multifacettes, mais cependant faite de valeurs et de symboles communs. Cette culture se cherche des médias. Le podcasting en fait partie, sa dimension vocale (par opposition à l'écrit) y contribue – et par ailleurs il est sans doute moins dépendant des compétences d'écritures, beaucoup plus différenciante socialement. Il a aussi son esthétique, celle du "fait maison" (voire du trash), et ses valeurs, celles de l'authenticité, de la spontanéité, du cool, de l'edgy (Jackass).
C'est une mutation, notamment générationnelle.
A découvrir suite à son intervention : le blogue-vlog-podcast-etc. "Vu d'ici-Seen from here" de MC Turgeon, une référence au Canada et au-delà.
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