Kevin Warwick est passionnant parce que son travail nous pose infiniment de questions. Pas seulement bien sûr par rapport à l'augmentation des capacités de l'homme par la technologie, mais aussi, d'une manière plus médicale, par rapport à l'assistance technologique des personnes handicapées. L'homme qui s'est greffé des puces sur son système nerveux, est longuement revenu sur les expérimentations qu'il a entrepris, les opérations qu'il a subis. Ce qu'il faut en retenir, c'est que le système implémenté permettait aux informations d'aller dans les deux sens, du système nerveux vers un ordinateur et de l'ordinateur à son système nerveux. Son système nerveux avait une adresse IP... si bien qu'on aurait pu lui envoyer un mail (mais il aurait eu des difficultés à le lire ;-). Comme il le souligne lui-même, i a fallu 6 semaines à son cerveau pour apprendre à faire fonctionner le système, à vivre avec. Finalement, le plus surprenant, plaisante-t-il, c'est que cela ait marché.
Bien sûr, il détaille ce que cela lui a permis de faire (vidéo):
Une autre expérience a été tentée avec sa femme qui s'est elle-même fait implanter un capteur sur son bras (pas aussi invasif que celui de Kevin Warwick, une grosse partie du capteur étant en surface). Cela leur a permis de communiquer entre eux autrement. Quand elle fermait trois fois son poing, le système nerveux de Kevin recevait trois impulsions. Inversement, le capteur de sa femme diffusait une chaleur sur son bras. Cette communication télégraphique entre systèmes nerveux, là encore fait resurgir une foule d'interrogations. Le concept de ce qu'est un corps, de ce que sont nos systèmes de communications et comment ils peuvent se transformer sont profondément mis en question par les expériences de Kevin Warwick.
Il espère prochainement renouveler l'expérience à deux, mais avec une puce implantée dans le cerveau, pour mieux comprendre comment notre communication peut interagir, évoluer. On le suivra, assurément.
PS : il a trop rapidement évoqué une autre partie de ces recherches qu'il nous faudra explorer plus attentivement : celui de mettre en culture des bouts de cellules neuronales de rats pour les insérer dans des robots. Pour essayer de mieux comprendre comment la mémoire et les fonctions se créent dans les tissus biologiques.
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