Que se passe-t-il quand les ours en peluches passent d'objets analogiques à une version numérique ? Que se passe-t-il quand les puces entrent dans les produits pour les rendre vivants ?
La vision de la « maison du futur » où tout est connecté, bien que partagée par la plupart des grands acteurs, n'arrive pas à exister, explique Rafi Haladjan, fondateur de Violet. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas d'application qui tue dans cette maison du futur, parce que les applications qu'on nous y propose ne sont ni sexy, ni funny. Les coûts sont élevés, les technologies sont complexes et propriétaires et les gens n'en sont pas maitres comme s'il y avait des étrangers qui rentraient dans les objets qui sont chez eux.
Comment allons-nous nous rendre dans cet internet des objets, dans cet Ubicomp, dans cet internet ubiquitaire qui s'apprête à arriver ?
Violet propose des objets accessibles (20 à 200 euros) au design simple, amusant, portant de nouvelles images des technologies, rendant le pouvoir à l'utilisateur... tout en ouvrant son service aux utilisateurs pour qu'ils inventent eux-mêmes "les applications qui tuent".
En 2003, Violet a inventé la lampe DAL (170 pièces à 800 euros), la première lampe connectée capable de recevoir des SMS et de changer l'ambiance lumineuse d'une pièce selon l'interaction qu'on a avec.
En 2005, lancement du Nabaztag, résultat de la continuité de la réflexion des fondateurs de Violet sur les technologies ambiantes.
Pourquoi un lapin ? Si on peut connecter un lapin, on peut connecter n'importe quoi. L'idée était de proposer quelque chose proche du jouet, permettant de jouer sur l'absurdité du concept et de nous éloigner de l'univers du PC. De transmettre pas seulement des fonctions, mais également d'exprimer des émotions à travers un objet.
Le nabaztag apporte une information non intrusive, de manière lumineuse. Il parle, joue de la musique, bouge ses oreilles, peut lire, écouter et détecter les objets grâce à un lecteur RFID. Il lit les fils RSS, joue des podcasts ou la radio, donne des alertes (emails), donne des rapports (temps, finances) et a même des comportements de lapin idiot. Mais surtout, il est ouvert aux utilisateurs pour qu'ils y ajoutent les fonctions de leur choix.
Cet objet ambiant fonctionne un peu comme votre réseau social sur Facebook. C'est un messager émotionnel, un avatar physique de mes amis, de mes interactions. On peut marier des lapins pour qu'ils fonctionnent ensemble. Si je bouge l'oreille de mon lapin, le lapin avec qui il est accouplé bougera aussi son oreille. Indépendant de l'ordinateur, il se connecte directement aux serveurs de Violet.
Le but de Violet n'est pas de faire que de lapins, mais de permettre au lapin de faire des choses. L'une des applications phare a été accomplie en partenariat avec Gallimard jeunesse et permet de lire des livres équipés de puces Rfid. Rfid est une application concrète du Nabaztag qui permet de créer de nouvelles valeurs autour du lapin. Rendre des objets interactifs à moindre cout. Cette "expérience" nous interroge sur comment donner plus de valeur aux livres, en faisant qu'ils n'aient pas à disparaître comme nous le promettent les ebooks et les livres électroniques, mais qu'ils deviennent physiquement interactifs. L'idée fait des petites (comme les lapins), et aujourd'hui, la communauté des possesseurs de lapins, les parents utilisateurs, s'échange des lectures de livres...
Ztamps est la première application grand publique des Rfids estime Rafi Haladjan, permettant à chacun d'en faire ce qu'il souhaite (voir : La RFID à portée de tous). Chacun peut combiner, écrire ses propres applications à la manière de simples widgets et créer leurs propres applications quotidiennes.
En 2008, Violet promet de nouveaux produits fonctionnant avec les Ztamps pour continuer à enrichir toujours plus nos objets physiques. Pas seulement les objets numériques entre eux, comme nous le promet la fameuse "convergence" technologique, mais tous les objets qui font notre quotidien, même les objets analogiques.
Dommage que le fondateur de Violet ait fait une présentation très convenue de ce que fait Violet. On aurait apprécié qu'il délire un peu plus, qu'il nous emmène plus loin que d'énumérer les caractéristiques du lapin que l'audience, ici, connaît déjà certainement très bien.
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