mardi 9 septembre 2008

Comment et où les personnes âgées vivront-elles dans l'avenir ? Une perspective danoise

A Montréal, du 5 au 7 septembre 2008, Carole-Anne Rivière, directrice du programme d'action "Plus longue la vie.net", et Daniel Kaplan, délégué général de la Fing, ont participé à la 9e conférence mondiale sur le vieillissement, autour du thème "vieillissement et design". Ils partagent ici leurs notes à peine retravaillées sur les plus intéressantes interventions de la conférence.


Margarethe Kähler de l'association DaneAge (Danemark) a livré les résultats d'enquêtes menées par son association, qui pilote par ailleurs des projets immobiliers ambitieux et originaux, principalement destinés aux seniors.

Depuis les années 1980, les enquêtes convergent vers plusieurs tendances :
  • Une sensibilité croissante à la qualité du logement, à tous les âges, qui donne naissance à l'idée d'habitats "future-proof" (assurés pour l'avenir), qui pourront s'adapter à l'âge de leurs occupants. Pour certains, cela devient également un facteur de valorisation d'un logement.
  • Une volonté très forte de demeurer là où l'on habite alors que l'on vieillit – et si l'on déménage, de le faire vers des lieux parfois plus petits, éventuellement moins chers, mais surtout collectifs et intergénérationnels : les personnes âgées ne veulent pas être entourées que de vieux – et elles ne veulent pas non plus vivre avec leurs enfants et petits-enfants.

Pour Margarethe Kähler, les vieux dans le futur vivront dans une situation assez polarisés. La plupart d'entre eux peuvent être considérés comme aisés, mais 20% vivent assez mal. La plupart vivront seuls, souvent par choix. De nombreux couples vivront séparément (COLAs), chacun chez soi. Beaucoup de personnes âgées chercheront à travailler le plus longtemps possibles, jusque vers 70 ans.
On commencera à apprendre à être fiers d'être vieux ; ou bien on s'affirmera "d'âge mur toute sa vie". Alzheimer et la perte de mémoire seront des problèmes croissants – on espère la "pilule de mémoire".

Toutefois, construire des habitats "future proof" est un défi pour les architectes et les entreprises du BTP : seuls 36% des domiciles danois aujourd'hui sont "accessibles". On continue de construire pour des jeunes hommes de 30 ans.

La technologie joue un rôle dans de tels habitats, mais il n'est pas non plus majeur. Ses deux fonctions principales sont la surveillance, par exemple des chutes ou des réveils nocturnes, et le confort grâce à la multitude d'équipements qui peuvent être télécommandés.

Conclusion : "Personne ne devrait avoir à déménager à cause de son âge. Il faut pour cela un bon cadre social dans l'environnement, de la vie entre les domiciles, des cafés, des boutiques, des transports à proximité, etc."

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