mardi 23 septembre 2008

Les villes durables et connectées en conférence à Amsterdam : ouverture


"Combiner nos agendas en matière de TIC et d'environnement" : telle est la vision exprimée par Job Cohen, le maire d'Amsterdam, en ouverture de la conférence "Connected Urban Developement" organisée par Cisco dans la capitale néerlandaise, les 23 et 24 septembre 2008.

Lancé en 2006, en lien avec la Clinton Global Initiative, Connected Urban Development regroupe 7 villes (Amsterdam, Seoul, San Francisco, Lisbonne, Birmingham, Hambourg, Madrid - aucune ville française, donc) dans l'objectif de "créer des infrastructures de communication urbaines qui démontrent comment la connectivité en réseau peut réduire les émissions de carbone dans l'environnement urbain." Chaque ville s'engage sur un certain nombre de projets concrets, avec le soutien de Cisco. Les domaines abordés sont le travail et son organisation, la mobilité, les bâtiments, la production et la distribution d'énergie et l'urbanisme.

La ville s'est ainsi fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 en 2025, par rapport à leur niveau de référence de 1990. Et de devenir une ville "climatologiquement neutre" en 2050.

Ainsi, Amsterdam déploie le "Citynet", un réseau municipal de fibre à domicile. La ville s'est également engagée à rendre les bâtiments municipaux "climatologiquement neutres", au travers de solutions techniques d'isolation, de chauffage et d'éclairage, mais aussi d'un programme de "bureaux flexibles".

Les "lieux de travail intelligents" (smart work centres) incarnent cet engagement d'Amsterdam au sein de l'initiative CUD. Ils seront présentés plus avant pendant la conférence

Chris DedicoatChris Dedicoat, président de Cisco Europe et membre de son comité "environnement", a ensuite voulu rappeler les enjeux de la croissance durable en Europe. "Le défi pour l'Europe, c'est la croissance", a-t-il souligné. Surtout dans un monde où le nombre d'ingénieurs "produits" chaque année par les universités chinoises et indiennes dépasse de loin les flux européens. "La concurrence ne porte plus seulement sur les coûts mais sur l'accès aux talents et aux intelligences. Nous, européens, investissons moins que les autres sur l'intelligence, voilà notre problème."

Pour Dedicoat, les grands défis du monde des affaires sont l'innovation et la productivité. L'innovation au travers de la personnalisation, pour répondre au défi de l'Asie et pour tirer parti des progrès technologiques. La productivité, pour une croissance plus vertueuse. Sans surprise, il insiste sur le développement de la téléprésence, qui (avec des technologies telles que celles que promeut Cisco) permet de "restituer l'expérience de la présence physique dans une téléconférence". Cisco affirme avoir économisé 27 000 voyages grâce à cette solution.

Les entreprises européennes doivent se focaliser d'une part sur la qualité de l'expérience de leurs clients, et d'autres part sur le fait de devenir des organisations "sans frontières" : globales, oui, mais aussi ouvertes aux partenariats et aux apports extérieurs. Cisco dépense ainsi 4,5 milliards de dollars en R&D. Mais il entretient aussi des projets d'"innovation ouverte", tel que l'iPrize, qui récompense les bonnes idées proposées à Cisco jusqu'à un niveau possible de 500 000 dollars.

Cisco considère désormais que sa stratégie en termes d'environnement fait partie de ses conditions de compétitivité. Son engagement est de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% pour 2012. Cela étant, en interne Cisco travaille de plusieurs manières à réduire son empreinte écologique. En dehors de l'évolution de ses produits eux-mêmes, l 'entreprise s'efforce d'améliorer la totalité de sa "chaîne environnementale", en réduisant l'impact écologique de ses circuits logistiques par exemple, ou encore en achetant de l'électricité "verte" - qui est actuellement plus chère que l'autre.

Mais la qualité environnementale des produits elle-même cesse rapidement d'être un facteur de différenciation : la plupart des appels d'offres prévoient désormais des conditions en matière de consommation d'énergie, de recyclage, etc. La clé, c'est de développer des solutions qui accroissent l'efficience énergétique de ceux qui les utilisent. Cela peut se passer à deux niveaux : d'une part, dans l'efficience de leurs architectures numériques, par exemple grâce à la virtualisation qui réduit le besoin de créer différents centres informatiques ; et à un autre niveau, dans l'usage des réseaux pour réduire le contenu matériel de la croissance.

La capacité de mesurer de manière précise l'énergie consommée par les processus productifs, ou dans la vie quotidienne de chacun, constitue pour Peticoat un point de passage obligé. C'est un facteur essentiel de motivation. Par conséquent, il devient essentiel de savoir capter les informations sur les consommations, l'efficience énergétique, les émissions, etc. Cisco entend attribuer à chacun de ses services, puis de ses employés, un "budget carbone" - ce qui suppose bien sûr de savoir mesurer les émissions de manière précise.

Dedicoat s'étend ensuite sur les pistes susceptibles d'améliorer l'efficience de la distribution d'électricité : des dispositifs de stockage temporaire d'énergie (parmi lesquels les batteries de nos véhicules électriques, qui pourrait remettre de l'énergie à disposition en cas de besoin et en restocker quand les tarifs sont bas), d'autres qui éteignent provisoirement les équipements domestiques non indispensables quand la demande excède l'offre, et les rallument quand le réseau est moins chargé...

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