Notes prises lors de la conférence du programme "Connected Urban Development", organisée par Cisco à Amsterdam, les 23 et 24 septembre 2008.
Après des interventions inaugurales qui se voulaient mobilisatrices et positives, Alan Rodger, directeur scientifique de la British Antarctic Survey, a prévenu : "J'ai du mal à partager votre confiance !"" Et après avoir rappelé la réalité du défi climatique, il a proposé un défi aux acteurs du numérique et des réseaux.
"Le climat est un système complexe, qui fonctionne à des échelles multiples de temps et d'espace." Mais pour Rodger, les grandes organisations telles que le Groupe intergouvernemental sur l'environnement et le climat (GIEC), qui doivent fonctionner de manière consensuelle, ne rendent pas entièrement compte des aspects les plus inquiétants du changement climatique. Les forages dans l'antarctique le démontrent : le globe se réchauffe du fait de l'activité humaine, et le fait de plus en plus vite.
Cela n'est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Au Tibet, le changement sera vraisemblablement positif. Mais il est dur de prévoir ce qu'il se passera localement, et les transformations elles-mêmes peuvent être profondément déstabilisantes.
Les pôles se réchauffent beaucoup plus vite que le reste de la planète. Conséquences : la glace fond beaucoup plus vite que prévu, contribuant notamment à l'élèvement du niveau des eaux. L'antarctique, le Groenland, fondent. L'aspect positif, c'est que les routes de navigation deviennent plus courtes et que les ressources pétrolières de l'arctique (un quart de la ressource mondiale !) deviennent plus accessibles... ce qui peut également avoir un aspect négatif...
Le niveau des eaux ne montera pas non plus de manière homogène. Les atolls du Pacifique sont concernés, mais ce sera aussi le cas, par exemple, de territoires en Grande-Bretagne.
Enfin, le principal problème du réchauffement à court terme est l'augmentation des événements extrèmes. Les ouragans ne sont pas plus fréquents, mais ils sont beaucoup plus violents. Les cycles deviennent plus extrèmes : les précipitations deviennent plus intenses et les périodes de sécheresse plus longues. En dehors d'une bande située autour de l'équateur, l'Afrique devrait ainsi souffrir beaucoup plus gravement de la sécheresse.
Mais si nous savons des choses, il en reste beaucoup que nous ne savons pas. Les émissions à venir sont mal connues, les modèles informatiques sont imparfaits, le partage entre l'impact de l'activté humaine et celui des changements naturels du climat n'est pas certain... Il y a encore besoin d'une collaboration entre les milieux scientifiques et ceux de l'informatique pour améliorer les outils de la connaissance.
En termes d'action, la situation des émissions de CO2 est pire que le pire des scénarios de 2001, du fait de la vivacité de la croissance économique. Par ailleurs, les océans absorbent moins de carbone que prévu ; comme ils en absorbent tout de même, ils deviennent plus acides et cela transformera les écosystèmes - les premières victimes seront les poissons et les coquillages qui sont très sensibles à la température et l'acidité. Enfin, il existe des volumes massifs de méthane sous le permafrost, qui risque de s'échapper si celui-ci fond, rendant la situation encore pire.
Nous aurons par ailleurs un problème d'eau (douce). La majorité de l'eau douce vient de la fonte des neiges, or les couches de neige se réduisent...
Bref, le système terrestre est fait de très nombreuses interdépendances. Ce qu'on sait, c'est que le rythme du changement s'accroît à des niveaux sans précédents, que ce changement est lié à l'activité humaine, et selon Alan Rodger, que le GIEC sous-estime les risques. Et le grand défi est de mieux savoir prédire les changements climatiques à l'échelle locale, pas seulement globale.
mardi 23 septembre 2008
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