Notes prises lors de la conférence du programme "Connected Urban Development", organisée par Cisco à Amsterdam, les 23 et 24 septembre 2008.
S'il est un réel visionnaire des réseaux, Bill St Arnaud, directeur scientifique du réseau canadien de la recherche Canarie, est moins convaincant, ou en tout cas plus confus à l'oral, lorsqu'il parle de la contribution des technologies à une économie "zéro carbone", sujet pour lequel il se mobilise pourtant depuis plusieurs années au travers d'un blog très riche. Pour lui, "il ne s'agit plus de réduire nos émissions, mais de les supprimer !" Et il faut le faire dès maintenant, sinon même les objectifs (selon lui) modestes des pays et des entreprises les plus ambitieux ne seront pas atteints.
La première chose à faire, comme le signale l'initiative Smart2020, est de faire en sorte que les émissions nettes de CO2 liées aux TIC se réduisent très significativement.
Mais ensuite, les TIC peuvent être le levier qui mène à une économie "zéro carbone". Et pour St Arnaud, les entreprises qui s'y engageront réaliseront des économies considérables et gagneront un avantage concurrentiel durable. La "virtualisation", qui consiste à dématérialiser la croissance et une part massive de l'économie, constituerait alors une piste dominante.
On aimerait en savoir plus sur cette virtualisation, mais Bill St Arnaud passe vite à autre chose. Pour lui, les premières approches en direction d'une économie moins consommatrice en énergie et moins polluante se concentrent sur les taxes sur l'énergie et les émissions, les marchés carbone, voire l'imposition par la loi de la neutralité carbone - qui mobilise aujourd'hui très fort les départements R&D des entreprises. Les résultats de ces activités ne sont pas négligeables, mais demeurent très insuffisants.
Mais il y a pour St Arnaud une autre approche : les "primes carbones" plutôt que les "taxes carbone". Il s'agirait de récompenser les entreprises et les individus qui ont réduit leurs émissions. Les récompenses elles-mêmes pourraient être virtuelles, par exemple sous la forme de contenus numériques, de temps de communication mobile, de temps de téléprésence...
Une étude récente de l'association des entreprises britanniques montrerait que les consommateurs contrôlent 60% des émissions : 35 % directement et 25% indirectement. Donc en influençant les consommateurs, on peut faire une grande différence. Et bien sûr, plus de 50% de ces consommateurs vivent désormais en ville.
A Ottawa, un pilote soutenu par Bill St Arnaud cherche à offrir une connexion très haut débit gratuite aux consommateurs qui acceptent de payer un petit surcoût sur leur facture d'électricité et de gaz. Ces consommateurs sont ensuite encouragés à réaliser des économies - mais ils ne perdent pas leur réseau gratuit s'ils ne le font pas.
Pour Bill St Arnaud, ce processus peut permettre de financer la fibre au domicile d'une manière bien plus sûr que le "triple play", au travers de la facture électrique plutôt que de la facture télécoms...
On veut bien, on veut même bien croire que l'effet sur la consommation énergétique soit vertueux. Mais on a du mal à croire que cela nous approche beaucoup de l'économie "zéro carbone" dont parlait Bill St Arnaud au début de son intervention.
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