Du 24 au 26 septembre, à Amsterdam, Hubert Guillaud et Daniel Kaplan participaient à PICNIC, un "rassemblement d'esprits créatifs au confluent des médias, des technologie, des arts et de la culture". PICNIC est à la fois un événement, une conférence, une série d'ateliers et un réseau. Les notes qui suivent tentent de rendre compte de quelques-uns de ses moments forts.
La demande d'informations sur la "dynamique urbaine" croît. Combien de personnes se trouvent dans telle zone ? Où y a-t-il des embouteillages en formation ? Combien de personnes entrent et sortent de tel quartier ? Quelle quantité de CO2 a-t-elle été émise ? Qui a vu telle annonce ? etc. Les réponses ont des implications en matière d'urbanisme, de transports, mais aussi de sécurité, de gestion de crise, etc.
Le travail mené autour d'Amsterdam, que présentait Euro Beinat, directeur de la Sensible Future Foundation à l'université de Salzbourg, a consisté à explorer le "comportement collectif de la ville", partir de celui des individus qui la parcourent. Le réseau télécoms est donc le bon support pour mener ces études, et l'équipe a travaillé avec l'opérateur KPN. Les études peuvent se fonder sur des données agrégées, on ne peut pas connaître un individu en particulier.
L'un des enjeux du projet "Visible City Amsterdam" a consisté à inventer des formes de visualisation. L'équipe a travaillé en collaboration avec le Senseable City Lab du MIT, qui avait déjà exploré ces questions au travers de projets pionniers tels que New York Talk Exchange et Real Time Rome.
Sur un grand modèle de la ville, des colonnes jaunes s'élèvent depuis différentes zones d la vie, traduisant l'activité d'envoi des SMS. On peut voir la ville vivre à travers ces envois, de jour en jour, de minute en minute : des pics, des creux, des zones mortes, d'autres qui vivent intensément certains jours ou à certaines heures et qui n'existent plus le reste du temps.
Il devient donc intéressant d'observer, pas seulement la ville dans son ensemble, mais des zones particulières, dont on va représenter différemment le trafic, par rapport au travers de courbes temporelles. Un centre d'affaires, un lieu touristique, une gare ont ainsi des "signatures" très particulières. Et bien sûr, ces dynamiques interagissent : en semaine, les pointes à la gare précèdent ou suivent de peu les pointes des quartiers d'affaires, etc. On peut bien sûr tracer des courbes sur des périodes courtes ou longues, comparer plusieurs courbes de plusieurs lieux...
Les mêmes données injectées dans des modèles d'analyse statistique permettent, par exemple, d'anticiper le trafic à venir sur des zones, de travailler sur les flux d'un endroit à l'autre, etc.
Et peut-on enrichir l'analyse ? Un premier objectif consiste à séparer les piétons, les cyclistes et les automobilistes. C'est probablement assez facile à partir de leur manière de se déplacer (vitesse, régularité, etc.) et cela peut produire des informations très riches sur le trafic, les problèmes, les émissions polluantes.
mercredi 24 septembre 2008
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